Retour à Duchamp : stratégie de l’échec et transparence
Nombre de spécialistes de l’oeuvre de Duchamp remarquent chez ce peintre comme une stratégie de l’esquive qui serait le pendant de ce mythe de la transparence qu’il partageait avec André Breton : Duchamp fait comme s’il n’était pas là, dans sa vie comme dans ses oeuvres, il souhaiterait que nous en fassions de même.
Ainsi, de sa décision de devenir un joueur d’échecs professionnel après avoir été peintre, de cette décision de gagner son argent à la sueur de son front : le front exsudant face aux pièces, pions, dames, fous, cavaliers et rois. Puisque l’échec est un jeu désormais, « Rater mieux ».
Et donc peintre et donc joueur d’échecs, de cette trace à peine laissée dans une galerie sur cimaise, comme en compétition face à un adversaire auquel faire (ou non) échec et mat : « La partie commence ? La partie finit ? semble nous demander encore Duchamp. Poursuivez sans moi, faites comme si je n’étais pas là. »
« Faites comme si je n’étais pas là, madame la Romaine, le temps que je passe par votre conduit d’aération. »
« Faites comme si je n’étais pas là, monsieur le concierge. »
Il faudra donc que vous appreniez à être lisse et bien noté, en somme à être transparent, si vous voulez traverser Rome.