Duchamp à Rome est l’occasion d’une promenade d’un genre nouveau : vous vous déplacez dans la ville éternelle comme un touriste ou un simple badaud, mais en utilisant, cette fois-ci, Réseaux des stoppages étalon, un itinéraire inventé par Marcel Duchamp en 1914 et qu’il a peint sur un tableau. Vous vous déplacez à Rome, parce que « Tous les chemins mènent à Rome. »

Il suffit de reporter sur une carte de Rome Réseaux des stoppages étalon, qui se trouve aussi être un détail du Grand Verre de Duchamp ; après cela, vous vous mettrez à suivre à la lettre le parcours que ce tableau initie.

Réseau de stoppages étalon traverse maintenant Rome, comme le regard du spectateur se posant sur Le Grand Verre de Duchamp.

Règle du jeu pour Duchamp à Rome : 

Dans son itinéraire, le passant se devra d’être au plus près de l’oeuvre de Marcel Duchamp et traverser Rome de part en part. Si ce n’est pas possible à cause d’un mur, d’une grille ou si on l’en empêche, il devra décrire, expliquer et analyser les raisons qui l’ont fait dévier de sa trajectoire.

La déviation sera inscrite sur le plan de Rome avec un code couleur approprié, et la date et l’heure de l’événement y seront mentionnés.

Il s’agira de voir en quoi, à Rome même, tous les chemins mènent précisément à cette ville, voire comment voir, dans la ville des villes, de cette mise en abyme urbaine, de cette projection fractale d’un indice du réseau à sa reproduction dans le coeur même des rues.

C’est aussi une belle traversée des apparences, le passage vécu ou rêvé d’un plan strié, cartographié, à un plan lisse : une Rome rêvée lisse et polie, s’offrant au passage de la lumière, comme La mariée mise à nu par ses célibataires, même.

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